Le statut d’autoentrepreneur, également appelé micro-entrepreneur, séduit de nombreux travailleurs indépendants en France. Toutefois, il existe d’autres options pour exercer son activité en toute légalité et avec des avantages spécifiques. Cet article vous présente les principales alternatives au statut d’autoentrepreneur afin de vous aider à faire le meilleur choix pour votre situation professionnelle.
Le portage salarial : une solution souple et sécurisée
Le portage salarial permet de conserver sa liberté de travailleur indépendant tout en bénéficiant du statut de salarié. Il s’agit d’une relation tripartite entre le consultant (vous), l’entreprise cliente et la société de portage. Cette dernière prend en charge la gestion administrative, juridique et comptable de votre activité, tandis que vous conservez la maîtrise de vos missions et clients.
Ce modèle offre plusieurs avantages tels que la protection sociale du salarié (assurance chômage, retraite, prévoyance), le remboursement des frais professionnels ou encore la possibilité de bénéficier d’une formation continue. En revanche, il implique généralement des frais de gestion plus élevés qu’un autoentrepreneur.
L’entreprise individuelle : une structure simple pour les artisans et commerçants
L’entreprise individuelle est un statut juridique adapté aux artisans, commerçants ou prestataires de services qui souhaitent exercer leur activité en nom propre. Il n’y a pas de distinction entre le patrimoine professionnel et personnel, ce qui signifie que l’entrepreneur est responsable des dettes de son entreprise sur ses biens propres.
Ce statut offre une gestion simplifiée et peu coûteuse, avec un régime fiscal et social spécifique (régime réel ou micro-BIC). Toutefois, il convient de bien évaluer les risques liés à l’absence de protection du patrimoine personnel avant de se lancer dans cette voie.
La société unipersonnelle : EURL et SASU
Les sociétés unipersonnelles sont des structures juridiques adaptées aux entrepreneurs qui souhaitent créer une entreprise en solo tout en protégeant leur patrimoine personnel. Il existe deux principales formes de société unipersonnelle : l’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) et la SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle).
L’EURL est une forme dérivée de la SARL qui permet de bénéficier d’une responsabilité limitée à la hauteur des apports réalisés. Le gérant peut être assimilé salarié ou non-salarié, en fonction de sa participation dans le capital social. La gestion fiscale est soumise au régime réel simplifié ou normal.
La SASU est une variante de la SAS avec un seul associé. Elle offre une grande souplesse dans l’organisation et la gestion de l’entreprise, ainsi qu’un statut d’assimilé salarié pour le dirigeant. La fiscalité est soumise à l’impôt sur les sociétés, sauf option pour l’IR.
L’exercice en profession libérale : le régime BNC
Les professions libérales regroupent un large éventail de métiers (avocats, médecins, architectes, consultants…) qui peuvent exercer sous différents statuts juridiques et fiscaux. Le régime des Bénéfices Non Commerciaux (BNC) s’applique aux professionnels qui exercent leur activité en nom propre ou au sein d’une société civile professionnelle (SCP).
Ce régime fiscal permet de déduire les charges professionnelles réelles et offre un abattement de 34 % pour les frais forfaitaires. Les cotisations sociales sont calculées sur la base du bénéfice net. Il est possible d’opter pour la déclaration contrôlée afin de bénéficier d’un étalement des revenus et d’une meilleure prise en compte des charges réelles.
La coopérative d’activités et d’emploi : une alternative solidaire
La coopérative d’activités et d’emploi (CAE) est une structure innovante qui permet à plusieurs entrepreneurs de mutualiser leurs ressources et compétences au sein d’une même entité juridique. Elle offre un cadre sécurisé pour tester son activité avant de créer une entreprise individuelle ou une société.
Au sein d’une CAE, chaque entrepreneur bénéficie du statut de salarié-entrepreneur avec un accompagnement personnalisé et la possibilité de partager des services communs (comptabilité, juridique, commercial). Cette solution est particulièrement adaptée aux créateurs d’entreprise qui recherchent un environnement collaboratif et solidaire pour développer leur activité.
En somme, il existe de nombreuses alternatives au statut d’autoentrepreneur en fonction des besoins, des contraintes et des aspirations de chaque entrepreneur. Le choix du statut juridique et fiscal doit être mûrement réfléchi pour garantir les meilleures conditions de réussite à votre projet professionnel.